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Photo du rédacteurL'Ovalie Média

Toulon : les secrets d’une renaissance

Dernière mise à jour : 6 déc. 2023

Une semaine après son petit exploit à Clermont, les Toulonnais retrouvaient Mayol revigorés et en pleine confiance. Et un Castres Olympique remanié en a fait les frais. Un match plein de maturité et de justesse pour les rouges et noirs (victoire 41-19, NDLR). Depuis de longues semaines, la sensation que ce Toulon-là a trouvé la bonne recette pour devenir un prétendant sérieux.

Waisea Nayacalevu face au Catres Olympique. Crédit Photo : Eurosport


Jeudi, en conférence de presse, le manager du RCT, Pierre Mignoni, faisait grise mine. Malgré la victoire en terres auvergnates le samedi précédent, le bon wagon au classement, le pragmatique stratège varois a mis en garde tout son groupe avant la réception des Tarnais et comme à son habitude, il ne passe pas par quatre chemins : « Il faut de la rigueur, il y a zéro tolérance ». Les mots sont crus. Mais il est peut-être là l’un des secrets de cette renaissance, la perpétuelle recherche de progrès.


Une attaque qui retrouve des couleurs


Les rouges et noirs ont scoré à la moindre occasion et ont construit leur succès petit à petit sans jamais prendre de haut les Tarnais, et ce, même quand l’écart était déjà creusé. Quatre essais et quels essais ! Une performance de haute volée à mettre au crédit d’Andrea Massi, le nouvel entraîneur des trois-quarts varois. L’italien, pourtant critiqué en début de saison, a réussi à faire porter ses fruits à une ligne de trois-quarts expérimentée et qui va s’étoffer encore un peu plus dans les semaines à venir avec l’arrivée de Melvyn Jaminet et du All Black Fainganu’uku.



Comme un symbole, ce sont les deux ailiers bouillants, Tuicovu et Dréan, qui s’offrent chacun un doublé en bout de ligne sur des actions de classe et du jeu dans le dos. Le champ des possibles reste en grande partie inexploré lorsqu’on observe la qualité des joueurs à chaque poste.


Une charnière complémentaire


Une équipe qui fonctionne, c’est avant tout une bonne charnière. Si le RCT a changé sa charnière quatre fois sur les quatre derniers matchs, il semble que l’attelage Serin-Hervé soit la meilleure alternative. D’un côté, le fougueux, l’imprévisible : Batiste Serin. Le numéro neuf est dans la forme de sa carrière. Déçu de ne pas être de l’aventure lors de la coupe du Monde, il rejette toute sa frustration sur le terrain et nous gratifie de gestes de grande classe comme sa fameuse chistera signature. Toujours dans le bon rythme et au service du collectif, c’est encore lui qui change le match à Clermont la semaine passée avec une majestueuse passe au pied pour Wainiqolo. De l’autre côté, le métronome en gestion : Enzo Hervé. Il a profité de la blessure au dos de Dan Biggar et du départ de Noah Lolesio pour se faire sa place, et de quelle manière. Vingt et un points inscrits. Il a pratiquement tout réussi ce week-end dans l’animation de Toulon. Il a été le joueur phare ; pas celui qui brille, mais celui qui fait briller les autres.


Un pack conquérant


Les essais de trois-quarts n’arrivent jamais sans le travail de sape du huit de devant. S’ils avaient été bousculés à Perpignan et contre le Racing, les « gros » ont fait le job contre Castres ce week-end. En touche, notamment, bien aidés par les incompréhensions adverses, les rouges et noirs ont récupéré un nombre de ballons indécent. Estéban Abadie, le capitaine varois, en est la preuve : quatre ballons volés sur lancé adverse. En mêlée, les huit costauds varois ont fait corps et ont gagné neuf de leurs onze introductions. La défense également n’est pas à oublier. Contre Clermont, c’est sur ce domaine que le RCT est allé chercher son premier succès à l’extérieur : 170 placages pour 32 manqués. Si contre Castres, elle n’a pas été hermétique à 100%, il faut souligner que Toulon a évolué à 14 pendant une bonne partie du match après l’expulsion de Jérémy Sinzelle. L’aspect mental est remarquable, cette équipe progresse et tient enfin ses matchs. Le RCT a appris à les construire patiemment, mais sûrement en toute humilité.


Les journaux ne pleuvent pas encore sur un Mayol pour l’instant imprenable, mais Toulon semble avoir trouvé l’une des clés du défi de redorer un blason sali par trop d’échecs. Il faut maintenant regarder vers le haut et confirmer dès le week-end prochain avec la réception de Pau, leader affirmé de ce Top 14.


Tylian Auriol

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