Le Stade Toulousain est une machine à gagner depuis de nombreuses saisons. À l’intérieur de ces succès, un homme n’y est pas totalement étranger : François Cros. Symbole de dur labeur sur le terrain, il est incontournable dans le système haut-garonnais.
Souvenez-vous d’un mauvais match de François Cros. Difficile. Travailleur de l’ombre comme on dit. Il continue d’épater à chacune de ses prestations, le mettant de plus en plus sous les feux de projecteurs. Et pourtant, le flanker, discret, ne s’étale jamais sur sa performance individuelle une fois arrivé en zone mixte. Quand il est reconnu à sa juste valeur, la médaille de joueur du match est toujours bien fourrée au fond du sac, comme pour s’épargner la surbrillance, il répond aux quelques questions des journalistes sans faire de grandes tirades, juste les bons mots, pas un au-dessus de l’autre. « Ce qui compte, c'est que le collectif gagne », lâchait-il à l’issue de la demi-finale de Champions Cup contre les Harlequins en mai dernier, après une performance de haut vol. Le maître mot de l’allégorie du rugby dans son sens le plus pur.
Travailleur de l'ombre
Ugo Mola, son manager, l’encensait au lendemain de la finale l’an dernier : « sur les titres gagnés, il était là quasi systématiquement. Il n’y a donc pas trop de hasard dans sa capacité à nous amener encore plus loin ». Et que dire ? Revenu sur les terrains ce week-end contre Exeter (victoire 21-64, NDLR), casque vissé sur la tête, les mains dans le cambouis, c’est notamment lui qui provoque l’essai de son numéro neuf, Antoine Dupont (8ᵉ minute) en cassant deux placages. Il pique aussi un ballon précieux sur sa ligne, comme un grand, sur l’un des rares temps forts des locaux quelques minutes plus tard. Un maul bien mené proche de la ligne et le flanker marque le deuxième essai des siens (17ᵉ minute). En seconde mi-temps, c’est encore lui et ses placages qui viennent s’opposer à plusieurs reprises aux offensives anglaises, meilleur Toulousain dans l’exercice avec neuf réalisations. Un sourire en fin de match et retour au vestiaire, satisfait du travail accompli. Fin de journée au bureau.
Atout incontournable
Dans une équipe jeune, il fait presque office de papa à son poste avec les Théo Ntamack, Mathis Castro-Ferreira et autres Léo Banos. Au sein d’un collectif résolument tourné vers l’offensive, les prestations défensives de François Cros sont notables, certes, mais son apport offensif n’est pas à négliger. Il n’est pas celui qui traverse le terrain ou qui plonge le plus souvent en terre promise, mais ses prises de balle sont toujours dans le bon tempo, permettant d’accélérer derrière le ruck. Auteur de la bonne passe au bon moment, il est aussi l’un des premiers au soutien pour sécuriser la possession du cuir et le faire vivre jusqu’aux ailes. Un atout offensif qui justifie ses plus de 1100 minutes avec le Stade Toulousain la saison dernière (70 minutes/match en moyenne). Alexandre Roumat, son compère de la troisième ligne, est dithyrambique à son sujet : « l’un des joueurs les plus sous-cotés de France, il est exceptionnel ».
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