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Photo du rédacteurL'Ovalie Média

2011 et 2013 : théâtres à l’italienne

À l’aube d’un rendez-vous déjà important pour la suite du second mandat de Galthié, face à des Italiens entre progrès et maladresse, les Bleus doivent impérativement renouer avec la maîtrise et une certaine confiance qui semblait être un peu perdue. L’erreur absolue à ne pas faire serait de prendre d’ores et déjà le match pour acquis. Le passé sert toujours de leçon. Retour sur les deux fiascos du rugby français de l’autre côté des Alpes.

La Squadra Azzurra ne compte que deux victoires face au XV de France lors du Tournoi

Crédit image : L'Equipe


2011, Flaminio pour l’histoire


Tournoi 2011, le XV de France s’avance à Flaminio, dans la banlieue de Rome avec deux victoires en deux matchs dans les bagages. Vainqueurs du Grand Chelem 2010, les sales gosses de Lièvremont sont en pleine confiance. Peut-être trop. Et pourtant, semblable à ce qui peut se passer actuellement, c’était la première période creuse sous l’ère Marc Lièvremont ; la débâcle sud-africaine l’été précédent et l’humiliante gifle australienne à l’automne (16-59, NDLR) laissaient peu de place à l’optimisme. Les deux victoires de début de tournoi furent peu convaincantes. Malgré tout, L'Equipe titrait en amont du match « Vacance romaine » en référence à la faible opposition qui attendait les Français. Toutefois, réalistes ou visionnaires, il était écrit entre ces quelques lignes : « Il faudrait qu’ils perdent pour voir si ça ferait bouger les choses ». Un sentiment pas si étranger que ça au contexte actuel.



18 à 6 à l’heure de jeu pour les Bleus au stade de Flaminio, sans grandes fulgurances hormis un contre éclair de Vincent Clerc et d’un en-avant dans l’en-but de Rougerie. Les vingt dernières minutes pourraient figurer, quant à elles, dans les plus grands livres de Dino Buzzati. Solidarité, engagement, passion, les Transalpins transpirent l’amour d’un maillot trop souvent salit. Le goût du sang dans la bouche, les Italiens se rapprochent seconde après seconde d’un des plus grands exploits de son histoire. A quatre minutes de la fin, Mirco Bergamasco, auteur de 17 points, fait passer la Squadra Azzura en tête, 22-21. Les dernières secondes sont irrespirables, la défense italienne met les barbelés et, au terme d’un dernier maul enterré, exulte, mains vers le ciel. Première victoire italienne sur la France de l’histoire. Nick Mallet, le sélectionneur, tient son match référence et fait rentrer l’Italie dans une autre dimension.


Dans les rangs français, e finira la commedia ! Excédé, le sélectionneur renvoie six joueurs dont Chabal, Jauzion ou Marconnet. Tous ne verront pas le mondial en Nouvelle-Zélande sept mois plus tard. Ce séisme marque un premier point de non-retour entre Marc Lièvremont et son groupe. Le début d’une décennie de morosité bleue commença…




2013, le fiasco romain


Qu’il parait loin le temps des défaites à répétition, des performances en demi-teintes et des sorties en conférence de presse aussi insipides que le jeu proposé. Onze ans plus tôt, lors de la deuxième saison de Saint-André en tant que sélectionneur, le XV de France entamait sa longue chute aux enfers. Pourtant, à l’aube du Tournoi, les signaux semblent être au vert : une tournée enthousiasmante à l’automne avec trois belles victoires et une quatrième place au rang mondial. Or le fantôme de Flaminio, deux ans en arrière, ressurgit. Les Français sont prévenus.


Si à la mi-temps les Bleus sont devant (13-15), les quarante minutes sont à l’avantage des Italiens. Offensifs et réalistes, les Transalpins inspirés par Orquera et Parisse mettent à mal une défense française totalement dépassée. Burton inscrit un drop qui scelle le sort du match, 23-18. Malgré une dernière attaque bleue mal menée, à l’image d’une rencontre fade, les Italiens obtiennent leur deuxième succès à domicile d’affilé face au XV de France. Du jamais vu.



Pas de grand changement comme son prédécesseur, mais pas de résultat miracle non plus, juste une descente au fond des abysses du rugby français…. À l’issue du Tournoi, c’est à une triste dernière place que loge le coq. Sept semaines auparavant, on parlait encore de Grand Chelem…


Tylian Auriol

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