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Photo du rédacteurTylian Auriol

Édito : une dénature à l’européenne

Nous y sommes. Le 24 mai prochain, une équipe sud-africaine pourrait être « championne d’Europe », encore faut-il chercher le sens de cette dernière expression désormais. En écartant Clermont en demi-finale de la Challenge Cup, les Sharks de Durban ont bel et bien mis cette éventualité plus que jamais sur la table. Et, en totale transparence, l’idée d’une coupe d’Europe, ça reste plutôt pas mal avec des clubs européens sur le terrain. Trop réac sûrement…


Les Sharks se sont imposés 32-31 en demi-finale de Challenge Cup face à Clermont.

Crédit photo : The Citizen


Si on s’attarde sur l’évolution des coupes d’Europe de rugby depuis quelques années, tout ne tourne plus rond sur la planète ovale. Donc, voilà, on commence par quoi ? Les kilomètres dans les pantoufles pour un simple match, une aberration climatiques, des calendriers non conformes entre nord et sud, des stades vides montrant une inappétence aiguë, des « impasses » de plus en plus récurrentes...


La liste est longue : en huitième de finale de Challenge Cup, les Clermontois recevaient les Cheetahs de Bloemfontein le samedi après-midi. La veille, les Cheetahs avaient un match de championnat en Afrique du Sud. On poursuit par les Bulls de Pretoria, qui après avoir fait exploser Lyon en huitième de Champions Cup, la grande coupe d’Europe, envoyaient l’équipe B la semaine suivante en quart de finale face à Northampton qui déroula son rugby sans problème. La compétition est faussée par ce genre d’impasse. L’EPCR voulait rehausser la compétitivité de ses compétitions en intronisant les provinces sud-africaines en 2022, malheureusement, c'est tout le contraire.


Le scandale climatique du format de cette compétition n’est pas à négliger. Pourtant, juste avant, courant 2022, l'EPCR se félicitait du succès de sa campagne de ramassage des déchets dans les Calanques de Marseille. Quelques mois plus tard, c'est quatre vols et trois escales dans chaque coin du globe pour jouer le week-end sur la scène continentale... Ces déplacements influent sur la santé des joueurs d’une manière ou d’une autre. Or, le message affiché par les dignes représentants du ballon ovale est porté vers plus de récupération et un désengorgement du calendrier. « La seule façon de récupérer aujourd’hui, c’est de se blesser », alarmait Romain Ntamack dans les colonnes du Midi Olympique peu après sa blessure au genou en août dernier. Avec toujours plus de matchs sous un format qui change tous les deux ans, avec des déplacements de plus en plus longs, coûteux pour les organismes, les instances européennes renvoient la sensation de se ficher royalement des véritables problèmes émis par joueurs, entraîneurs et présidents.


Pour l’EPCR, la seule logique de faire venir des équipes de la nation arc-en-ciel sur les terres du vieux continent est purement économique. Plus de clubs, plus de droits télévisuels et un moyen de rendre le rugby plus attractif. Or, il n’en est pas grand-chose, la preuve avec le nombre de stades vides au Cap, à Durban ou encore à Pretoria. Indice que la culture de la coupe d’Europe, comme son nom le laisse entendre, est propre au vieux continent et ça, le rugby business ne pourra pas l’enlever.


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