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Édito : se (re)mettre sur son 31

Photo du rédacteur: Tylian AuriolTylian Auriol

L'éditorial de la semaine de la rédaction d'Ovalie Média


La dernière victoire du XV de France dans le tournoi des Six Nations remonte à 2022. Son seul titre sous l'ère Galthié. Crédit : Press Associated Image

Le rendez-vous est pris de longue date. Le calendrier nous l’impose depuis plus de 140 ans. La plus vieille compétition du monde de l’Ovalie s’apprête à imbiber notre quotidien, une année de plus, pendant deux longs mois, rythmé au gré des rebonds impondérables du cuir, des hymnes si particulières et touchantes des six nations à la lutte du Graal, des déplacements aux quatre coins des royaumes celtes et latins et du lot imprévisible des résultats qui en découlent. Voyez en ces temps, une certaine madeleine de Proust, accompagnée de fierté dans les cœurs ovales dès lors que l’ombre du Tournoi des Six Nations fait son apparition. L’hiver n’est pas tout à fait fini et pourtant le printemps n’est pas bien loin.


Plus que quelques jours avant que les contrées de l’extrême ouest du vieux continent se mettre à rugir dans le seul but de s’ériger à son sommet. Et dans cette optique-là, l’armée bleue, amenée par son grand chef Fabien Galthié, arrive bien déterminée à effacer les sombres lignes d’une année post coupe du Monde bien terne, vous en conviendrez.


Comme premier motif d’une résurrection attendue, le retour d’Antoine Dupont, son capitaine, son leader. Absent lors de la précédente édition pour cause de préparation aux JO avec ses compères de France 7 (et dont le résultat final a confirmé ô combien ce diamant brut est sur une autre planète). On en parle assez souvent dans tous les canards, spécialisés ou non d’ailleurs. Vous en savez presque tout, mais qu’on le veuille ou non, avec ou sans lui, l’équipe de France n’est pas tout à fait la même et on se doit de le noter. Avec lui, Romain Ntamack, véritable métronome des Bleus depuis le premier mandat en 2020 de Fabien Galthié, revient pour la première fois sous le maillot frappé du coq depuis 18 mois. En second, nous pouvons aisément nous souvenir d’une tournée automnale franchement réussie, avec en point d’orgue un succès face aux All Blacks. On pourrait ajouter les confirmations de Louis Bielle-Biarrey au plus niveau ou encore les formes exceptionnelles de Damian Penaud ou Pierre-Louis Barassi comme énièmes bonnes nouvelles.


Néanmoins, rappelons tout de même, puisqu’il est de notre devoir de ne pas provoquer l’emballement général, que ces Bleus-là se déplacent en terres hostiles, et pas des moindres (à Twickenham, à l’Aviva Stadium et à Murrayfield), à trois reprises. Et le coq n’a plus remporté le tournoi dans cette configuration depuis 2007. La tâche relève donc presque de l’exploit.


Nous ne devons tout de même pas fermer les yeux sur les échéances internationales que la dite « Coupe d’Europe » nous a offert ce dernier mois, nous sommes dans l’obligation de constater l'excellente forme des clubs français. Six de nos huit clubs sont qualifiés avec en prime des festivals offensifs d’un bout à l’autre de la phase de poule. On se laisserait facilement tenter à penser que ce tournoi ressemblera donc qu’à une promenade de santé en notre faveur. 


Or, œuvrons une fois de plus à proposer un propos nuancé. La réalité sera tout autre que celle que nous avons connue depuis mi-décembre sur la scène continentale. Et ce, pour notre plus grand plaisir. L’imprévisible, c’est toute la beauté de ce jeu. En toute honnêteté, chers lecteurs, qui rêverait d’une victoire facile sur nos meilleurs ennemis du continent, n’offrant même pas une concorde, un accrochage, un désaccord futile sur l’arbitrage par exemple ?


Alors oui, même face à la magie presque divine que comporte le plus grand rendez-vous de l’année, il est temps pour ces Bleus de revêtir l’habit des grands soirs, amenant ivresse et allégresse de victoires futures, aussi belles que dures. Parce qu’avec une telle génération, la meilleure de l’histoire tricolore pour certains, il est impensable d’avoir un palmarès si peu garni. Remettez ce blason sur son 31…dès le 31 janvier prochain. 


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