L'éditorial de la semaine d'Ovalie Média par Tylian Auriol
Lyonnais et Bayonnais ont offert une orgie de rugby dans un match débridé (38-49, NDLR)
Crédit : Icon Sport
Il ne vous a pas échappé qu’en ces temps électoraux aux desseins bien distincts, pas si éloignés somme toute, la réalité pure du sport, la performance sur le terrain, se fait presque sous-jacente d’une actualité qui n’en finit plus de déchirer l’Hexagone du rugby (le débat Ramos-Jalibert en 10 en équipe de France, pour ne pas le citer). Les hémisphères tout entiers, se retrouvent aux limites d’une cassure encore jamais vue, à l’aune de la tournée européenne offrant, de nouveau, un regard international sur notre discipline et les questions qui s’en élèvent (carton rouge de 20 minutes), deux semaines avant le grand scrutin World Rugby du 14 novembre qui décidera de la ligne directrice suivie par le ballon ovale pour les années futures.
Si nous ne restons pas insensibles aux dynamiques extra sportives et si le sport va de pair avec la politique, ici, on se contentera de s’émerveiller devant l’authenticité du rectangle vert et des promesses qu’il épilogue, lui également, à un rythme effréné. Là aussi, il y a beaucoup à dire, les suiveurs accrus des pelouses françaises ne diront pas le contraire.
Pourtant, il y a quelques jours, la météo ne semblait pas vouloir se prêter à cette nouvelle fête proposée aux quatre coins de la Métropole pour le compte des huitièmes journées de Pro D2 et de Top 14. Alors si les cieux faisaient des leurs, il fallait y voir une touche de positif, un rugby sous toutes ses formes satisfaisant les puristes du combat âpre comme les amateurs de beau jeu.
Des larmes de joie sur les joues de Jean-Noël Spitzer au coup de sifflet final à La Rabine, à la démonstration offensive du Stade Toulousain, ce sport a étendu sa palette stylistique, tant critiquée qu’admirée. Que retenir ? Montauban s’offre son dauphin grenoblois à Sapiac, quelques mois après avoir frôlé la relégation, tandis que son adversaire du jour touchait du bout des doigts l’élite française en juin dernier. Dans cette même élite, Vannes signe sa deuxième victoire, marquée par la sueur, le sang et un fighting spirit pompé des contrées celtes d’outre-Manche. Bayonne étale toute sa classe et sa justesse offensive dans un rugby le plus total à Lyon. Le Stade Français propose enfin du caractère et des mouvements allant à dame dans une rencontre référence pour le club de la capitale. Ou encore, Toulouse enflamme le Stadium dans un classique homérique du championnat face aux Toulonnais.
On pourrait se cantonner aux résultats bruts, mais la manière compte aussi pour les plus rigoureux. Et même dans un jeu de stratégie, sous une pluie diluvienne, où les joueurs du MHR ont fait tomber les Rochelais, le rugby montre encore une nouvelle facette, traduisant une vérité hivernale sur une majeure partie des terrains amateurs dans laquelle on s’avance au fil des mois.
Et ce n’est pas tout. Ces succès sportifs se traduisent aussi dans les tribunes. La Ligue Nationale de Rugby a dévoilé les affluences dans les stades depuis le début de saison et les voyants sont au vert. Le Top 14 enregistre une hausse de 12% de remplissage par rapport à l'an dernier. Même constat à l'échelon inférieur avec 7% pour la Pro D2.
Alors si, comme vous, nous convenons que la politique dicte, d’une façon ou d’une autre, les rebonds du ballon, sans les acteurs sur le pré, celle-ci n’aurait aucun pouvoir sur l’attractivité de la discipline qu’elle se complait pourtant sans cesse à complexifier.
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