Édito : Dites au revoir à l’hiver

Nous y sommes enfin. Le rugby, au sens sportif du terme, reprend ses droits sur la plupart des terrains de l’Hexagone. Le cuir rebondit de nouveau de façon scabreuse, les lacets sont bien serrés aux languettes et le protège-dents s’est imprégné à merveille de la forme de chaque mâchoire. Le joueur de rugby est fin prêt pour une nouvelle saison après deux mois d’attente, certes courts sur le plan chronologique, mais terriblement longs dans l’esprit de chaque mordu de ce sport.

Symbole de cette nouvelle saison, Vannes a connu son premier match en Top 14 face à l'ogre toulousain.

La guerre des mauls reprend enfin le dessus sur celle des mots, exposant eux-mêmes les maux d’une discipline malade, ternissant la belle image qu’elle avait réussie tant bien que mal à se donner il y a seulement un an, à l’occasion de la coupe du Monde 2023. L’été fut noir et froid comme un hiver. Un long voyage jusqu’au fond des ténèbres, où chacun y a vu ce qu’il voulait bien voir sur lesdites "valeurs du rugby" et sur un éventuel changement des mentalités nécessaires pour l’expansion de ce dernier.

On tâchera ici de ne pas énumérer les multiples affaires connues de tous, ayant fait couler suffisamment d’encre et gaspiller assez de salive, vous en conviendrez. Cependant, cette nouvelle saison résonne comme un renouveau, une occasion, une énième, pour ressortir la tête de l’eau. L’année du changement rime peut-être avec celle de la seconde chance pour certains, d’espoir ou de confirmation pour d’autres. La fin de la récréation a sonné, place à l’examen de conscience et surtout place au jeu.